Comment dynamiser le commerce de centre-ville

Nous nous sommes exprimé sur ce sujet lors d’un entretien avec Emmanuel Viaud (DNA).

En voici l’article qui est parut le 17 octobre 2015

Comment dynamiser le commerce de centre-ville

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Les zones commerciales autour de Saverne se développent (DNA de mardi), même si certaines comme l’extension de la zone de Marmoutier sont à l’arrêt (lire ci-dessous). Au centre-ville de Saverne, l’association des commerçants réagit : au-delà des habituels recours contre ces zones de périphérie, un véritable projet de revitalisation des locaux commerciaux est en réflexion.

Selon Thierry Keller, « il faut une périphérie fort pour un centre-ville fort ». PHOTO DNA
Cette bataille des recours qui dure depuis des années, opposant commerces de centre-ville et de périphérie mais aussi les différentes enseignes de grandes surfaces entre elles, a considérablement ralenti le développement des zones commerciales autour de Saverne : zone Marlène à Monswiller, et maintenant zones d’Otterswiller et de Marmoutier. Si bien qu’aujourd’hui, le Super U de Saverne se trouve empêché de déménager sur la friche Precismeca d’Otterswiller (lire ci-dessous) tandis que la zone tirée par le Leclerc de Marmoutier ne peut pas pour l’heure s’agrandir.
« Aider à la reprise de commerces vacants et à l’implantation de
nouvelles enseignes »
C’est de bonne guerre, dira-t-on, que les commerçants se disputent les consommateurs. Il faut dire que depuis toutes ces années, chacun s’accorde pour dire qu’il n’y a pas eu de développement commercial concerté dans la région, ce qui a eu pour effet de disperser les zones dédiées aux commerces. Et même si de récents développements, avec notamment le drive Leclerc et un futur Grand Frais en zone Marlène, permettent de satisfaire certaines demandes des habitants, la question de la diversité de l’offre commerciale du secteur reste posée.
« Rien n’a changé, on est toujours dans le développement anarchique des zones commerciales de périphérie, et sans projet par rapport au centre-ville », indique le président des Vitrines de Saverne Thierry Keller, qui appelle à une « construction raisonnée et au service de l’efficacité ». Selon lui, « il faut une périphérie forte pour un centre-ville fort. Et pour que la périphérie marche, il faut un centre-ville fort. Il faut juste faire attention au déséquilibre. »
Mais côté centre-ville, justement, ne règne-t-il pas aussi actuellement une certaine anarchie, au regard par exemple du nombre de locaux commerciaux vacants ? Conscient de cela, Thierry Keller et les commerçants proposent désormais « des solutions ». « On peut toujours espérer que quand un commerçant prend sa retraite, il y ait un repreneur, puis que ce commerce tienne la route et qu’il redonne au centre-ville sa cohérence. Mais au-delà de l’espoir, on doit être proactifs sur le sujet. On doit être en capacité d’aider à la reprise, à la succession, à l’implantation, à la comptabilité, au marketing. »
Un partenariat public-privé
Pour ce faire, les Vitrines de Saverne, qui ont été désignées lundi à Paris « association de commerçants de l’année 2015 » à l’occasion du 18e Grand Prix du commerce, proposent de mettre en place un partenariat public-privé. Qui pourrait par exemple servir au rachat d’un local vétuste avec des financements à définir, pour le remettre en état dans l’objectif de « séduire une enseigne pour qu’elle s’y installe ». Un projet qui est entré ces jours-ci dans une phase concrète : « On a déjà des financements ».
En résumé, il s’agit là d’un « projet global pour soutenir le commerce local, séduire de nouvelles enseignes pour redynamiser le centre-ville, aider à la reprise de commerces vacants et à l’implantation d’enseignes », ces dernières choisies en concertation de manière à ce qu’elles soient « complémentaires à l’existant et donnent un dynamisme nouveau au centre-ville ». Ce pourrait être « de grandes enseignes, mais pas à connotation périphérique (zones commerciales, ndlr). Trouvons plutôt des franchises débutantes, qui apportent quelque chose de neuf, pour donner une vraie personnalité au centre-ville. » De cette manière, « une locomotive et d’autres commerces apporteraient un vent de fraîcheur ».

Pour attirer ces commerces, selon lui, la situation géographique de Saverne est idéale : « On a cette chance d’être un bassin à distance suffisante de Strasbourg et de Sarrebourg pour être autonome, mais pas trop loin pour être attractif aussi pour les habitants de ces zones-là ».
« Participer à la création du centre-ville de demain »
Dans la perspective de futurs développements, toutefois, « il faut que le centre-ville s’agrandisse, il ne peut pas rester autour de la place du château ». En ce sens, il se félicite de la décision municipale de poursuivre la réfection de la place du Général-de-Gaulle pour une seconde phase de travaux qui, à partir de février, concernera « la rénovation du quartier Zorn ». Les commerçants réclament aussi de mieux « matérialiser les entrées de ville. Par exemple, du côté Saint-Nicolas, il y a des choses à travailler. »
À ce jour, dans le cadre de cette démarche, « les contacts sont avancés avec les élus (ville, communauté de communes, ndlr) et les chambres consulaires (CCI, ndlr). Il y a un consensus autour de ce projet. » Reste maintenant à boucler le financement public-privé… Une étape compliquée en ces temps de disette pour les collectivités, mais que le président des Vitrines estime nécessaire pour « participer à la création du centre-ville de demain, sans attendre que ça se fasse tout seul. Il ne s’agit pas de diriger, mais de soutenir et de donner des orientations, pour un commerce plus efficace et plus moderne. » Un objectif qui sans nul doute mettra à tout le moins d’accord commerçants et consommateurs.

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